Visite de l'entreprise de plafonnage de Nijs : les travailleurs qualifiés sont rares aux Pays-Bas aussi
Beaucoup de travail à l'extérieur
Comme de nombreux collègues belges, l'administrateur délégué Martijn de Nijs a actuellement fort à faire pour mener à bien tous ses chantiers. Et cela depuis plus d'un quart de siècle, puisque Martijn a commencé sa carrière en 1999, à l'âge de 16 ans. "Les premières années, j'ai travaillé comme employé dans une autre entreprise de plafonnage, mais au bout d'environ cinq ans, j'ai créé ma propre entreprise avec mon beau-frère. Nous avons continué jusqu'en 2018. Ensuite, nous avons décidé de nous séparer et j'ai continué à travailler seul. Je travaille en Flandre zélandaise, principalement à Hulst et Terneuzen et dans les environs. En général, le chantiers se situent à une demi-heure de chez moi, à Kloosterzande. Nous effectuons les tâches habituelles d'une entreprise de plafonnage, en particulier le plafonnage des murs et des plafonds intérieurs, le plafonnage des murs extérieurs anciens et nouveaux et la pose de systèmes d'isolation des murs extérieurs, d'enduits décoratifs et de finitions aspect béton. Nous n'avons pas de préférence particulière - nous pouvons réaliser tous les types de plafonnage - mais ces dernières années, nous avons constaté une hausse des travaux extérieurs."
Y a-t-il une raison spécifique ? Vous concentrez-vous sur ces projets ?
"C'est une conséquence de la tendance actuelle aux Pays-Bas. Les façades enduites sont de plus en plus courantes dans le paysage urbain, et ce style s'impose dans les nouveaux bâtiments. En Belgique, on a vu cela il y a des années dans les maisons modernes et c'est maintenant de plus en plus le cas ici. Ces dernières années, on l'a également vu dans les rénovations parce que les gens veulent durabiliser leurs maisons et mieux isoler les maisons plus anciennes, c'est pourquoi nous installons de plus en plus de systèmes d'isolation des murs extérieurs (ETICS) et beaucoup de crépi. Nous nous occupons de l'ensemble du système, de la couche de mortier de base à l'isolation et à la couche de finition. Souvent, des ajustements sont également nécessaires pour évacuer correctement l'eau de pluie du toit, de sorte que nous nous occupons de tout de A à Z."
La durabilité est en plein essor
En Belgique, l'isolation est une priorité absolue pour se conformer aux réglementations gouvernementales. C'est également le cas aux Pays-Bas ?
"Tout à fait ! Je ne sais pas exactement comment cela fonctionne en Belgique, mais il n'y a probablement pas beaucoup de différence. Aux Pays-Bas aussi, la durabilité et donc l'isolation sont en plein essor. Aussi, et peut-être surtout, parce que les subventions sont très intéressantes. Si vous isolez à partir d'une épaisseur de onze ou douze centimètres, vous pouvez demander une subvention de 20 euros par mètre carré. Si vous combinez cela avec, par exemple, des fenêtres à double ou triple vitrage, le montant augmente encore et il devient plus intéressant de faire faire les deux ensemble. Je précise toutefois que nous ne faisons pas de menuiserie, nous nous limitons uniquement à tout ce qui touche au plafonnage".
Mais les travaux intérieurs restent également importants lorsque l'on voit vos réalisations sur le site web ?
"Bien sûr, on voit de plus en plus de looks béton dans les salles de bains, par exemple, mais dans l'ensemble, nous faisons essentiellement du plafonnage traditionnel sur les murs et les plafonds. On lisse et on peaufine, en d'autres termes."
Quels sont les groupes cibles de de Nijs ?
"Il s'agit d'un mélange d'entrepreneurs et de particuliers. Je travaille régulièrement dans la région pour deux grands entrepreneurs spécialisés dans la construction de nouvelles maisons, et plusieurs petits entrepreneurs font également appel à nous ; on peut donc parler d'une clientèle régulière, et ce depuis 20 ans. Bien sûr, nous travaillons aussi pour des particuliers, mais les entrepreneurs constituent une base solide au sein de notre clientèle."
Il est difficile de trouver du personnel
Quel est la situation au niveau du personnel chez de Nijs ?
"Actuellement, à part moi-même, j'ai un ouvrier fixe et un ouvrier occasionnel (qui travaille sur appel, ndlr.). En fonction du chantier, j'engage d'autres personnes. Mon père, par exemple, qui est également indépendant. Il avait sa propre entreprise de construction, mais elle a été vendue il y a quelques années. Il est pour ainsi dire en fin de carrière et vient régulièrement donner un coup de main. Nous gérons au jour le jour, mais en moyenne, nous sommes environ quatre à travailler".
En Belgique, le plafonnage est une profession dite "en pénurie". Il n'y a pratiquement pas de professionnels prêts à exercer ce métier. Qu'en est-il pour vous ?
"Pour être honnête, c'est quasiment impossible de trouver du personnel. Nous avons la réputation de fournir de la qualité, alors on ne peut pas embaucher n'importe qui. J'ai "usé" cinq ou six plafonneurs ces dernières années, mais à chaque fois, ce n'était pas ce que je recherchais. Travailler avec des Polonais ou des Ukrainiens n'est pas toujours facile non plus. Je ne veux absolument pas dire qu'ils ne connaissent pas leur métier, mais la mentalité est différente. Même si la collaboration se déroule généralement bien, ils rentrent parfois chez eux pendant plusieurs semaines. C'est logique en soi, mais nous avons conclu des accords avec le client et nous voulons bien sûr les respecter. D'autre part, ici dans la région, le bouche-à-oreille joue encore un rôle important. Les clients s'attendent donc aussi à ce que vous soyez vous-même sur place."
Travaux de façade et rénovations
Vous avez plus de 20 ans d'expérience. Y a-t-il des tendances ou des évolutions particulières ? On entend souvent dire que les clients sont devenus "plus difficiles".
"Plus exigeants, c'est vrai, mais aussi et surtout beaucoup plus précis, je pense. Aujourd'hui, tout doit être peint de manière impeccable. Alors si une petite fissure ou un petit défaut apparaît quelque part, certains appellent immédiatement. D'un côté, je peux le comprendre, car construire aujourd'hui coûte beaucoup d'argent, surtout si l'on fait construire un bâtiment entièrement neuf. D'un autre côté, il s'écoule parfois des mois entre le plafonnage et la finition. Parce qu'il faut laisse au plâtre le temps de sécher correctement, parce que le budget n'était pas disponible, ou pour toute autre raison, mais entre-temps, bien sûr, les risques de dommages augmentent. Dans ces cas-là, il faut rester réaliste, mais ce n'est malheureusement pas toujours le cas. En parlant de réalisme, il y a aussi des clients qui n'ont aucune idée du déroulement de notre travail. Ils veulent installer une nouvelle cuisine dans une quinzaine de jours et nous appellent pour que nous venions rapidement plafonner la pièce la semaine suivante. Ce n'est évidemment pas comme ça que ça se passe, notre carnet de commandes est bien rempli et nous avons un planning à respecter".
Vous ne manquez pas de travail, si on comprend bien ?
"Nous sommes en mai et l'année est complète. Il y a surtout beaucoup de travaux de façade et de rénovations. Il y a aussi pas mal de nouveaux projets de construction, mais on remarque vraiment que la construction est devenue particulièrement chère et que les demandes et les permis ne sont pas aussi faciles à obtenir. J'ai déjà entendu des collègues belges dire que les choses ralentissent également là-bas, et c'est pareil ici. Il faut durabiliser à la demande du gouvernement, ce qui est logique, mais il faut encore avoir l'argent nécessaire. C'est aussi simple que cela. Les prix de l'immobilier montent en flèche et pourtant, nous travaillons dans une région relativement bon marché. Quand je vois l'augmentation des prix ces dernières années, on se demande parfois comment les jeunes peuvent encore acheter une maison."
Faire un maximum soi-même : est-ce là le message ?
"C'est là que le bât blesse. J'ai construit ma première maison avec des amis et des membres de ma famille. C'était en 2003, à une époque où beaucoup de gens construisaient eux-mêmes, beaucoup de bricoleurs et de personnes qui travaillaient le samedi et le soir pour gagner un peu d'argent. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je pense que les banques jouent également un rôle. La maison dans laquelle nous vivons actuellement, je l'ai également construite moi-même en 2016/2017. Lorsque je me suis présenté à la banque pour le prêt hypothécaire et que j'ai dit que j'allais construire moi-même, cela ne leur a pas plu. Ils n'aiment plus trop ça de nos jours. Il n'y a presque plus d'"hommes de métier", et pas seulement chez les plafonneurs. Chez les maçons, les menuisiers, ... il n'y a quasiment plus que des départs, pas de nouveaux venus."
Grossiste en ... Flandre
N'est-ce pas aussi une question de formation ou de manque de formation ? Existe-t-il une véritable formation de plafonneur aux Pays-Bas ?
"Il y en a une à Bergen op Zoom. Mon fils la suit actuellement. Il va à l'école un jour par semaine et travaille quatre jours. On apprend la théorie à l'école et on a certaines bases, mais il faut apprendre le vrai métier en pratique, sur le terrain. La question est alors de savoir combien de temps on peut garder quelqu'un comme ça à l'emploi. On apprend le métier et au bout de quelques années... l'ouvrier s'en va, même si on a investi beaucoup de temps et d'efforts dans cette personne. Nous connaissons tous ce phénomène, mais il n'y a pas grand-chose à faire pour y remédier."
Comment suivez-vous les nouveaux développements ? Via les grossistes, les fournisseurs, les salons professionnels, ... ?
"Si le grossiste organise quelque chose, nous sommes toujours intéressés. Mais les salons... ? Il y en avait autrefois, mais aujourd'hui, il n'y a pratiquement plus d'événements commerciaux spécifiques pour les plafonneurs. En général, ils se concentrent sur les peintres ou les plaquistes, mais pour le vrai plafonnage, il faut sortir de la région. D'ailleurs, il n'y a pas non plus beaucoup de "salons de l'habitat" dans le commerce de gros. Beaucoup de choses ont changé depuis la pandémie. Avant, nous allions toujours aux journées portes ouvertes de Victoir à Gand, par exemple."
Pourquoi choisissez-vous un grossiste en Flandre ?
"C'est tout simplement la meilleure option pour moi à partir d'ici. Il y a des négociants en matériaux de construction dans la région, mais pas de grossistes qui se concentrent sur les plafonneurs. Il y en a d'ailleurs beaucoup moins aux Pays-Bas. Je dois aller loin au nord pour en trouver un et Gand n'est pas si loin. Si vous y trouvez tout ce dont vous avez besoin et que vous bénéficiez en plus d'un bon service, le compte est vite fait."
L'importance du service
Enfin, y a-t-il des marques spécifiques avec lesquelles vous travaillez ?
"Il y a quelques années, notre grossiste m'a présenté Baumit. Nous l'avons testé à l'époque et en avons été satisfaits. Nous avons commencé par le plâtre pour l'intérieur et nous l'avons apprécié. Nous avons donc choisi leur méthode de construction pour la façade et les systèmes d'isolation. De plus, le service et les représentants sont excellents. Vous pouvez vraiment les appeler à tout moment. J'ai eu un problème de plâtre la semaine dernière. J'ai appelé le samedi et le lundi, le conseiller technique était déjà sur le pas de la porte et le problème a été résolu rapidement et de manière adéquate. En fonction du projet, il m'arrive de choisir d'autres marques, mais Baumit est ma référence. Un bon produit et un bon service, c'est tout ce dont un professionnel a besoin."